Quand je repense à la façon dont je me voyais, dont je faisais l’expérience d’être moi même il y a quelques années, je me souviens que je ne m’aimais pas.
Et je ne comprenais pas qu’on puisse m’aimer romantiquement (l’amour familial c’est une autre histoire).
Un garçon avec qui je commençais une relation m’avait un jour envoyé un message très touchant, me disant qu’il appréciait vraiment ce qu’il découvrait en faisant ma connaissance. Et ma réaction a été… de la colère!
Je rageais parce qu’il ne me connaissait pas, comment pouvait il oser dire qu’il m’appréciait! Il ne voyait qu’une partie de moi, la partie que j’acceptais de lui révéler, et tout le reste?? J’étais persuadée que si quelqu’un me connaissait, connaissait vraiment mes pensées intimes et sondait les profondeurs de mon âme, cette personne serait incapable d’aimer ce qu’elle y verrait.
J’étais certaine que je n’étais pas assez bien ou que j’avais un mauvais fond.
Lors de ma plus longue relation, là encore je ne comprenais pas comment mon partenaire pouvait vouloir être avec quelqu’un comme moi, car j’étais lucide sur mes “défauts” (merci les études de psychothérapie!) : chiante, dépendante, assistée, feignante, égoïste, égocentrée, froide, insensible…
J’avais des rêves que je ne réalisais pas.
Une voix qui ne s’exprimait pas.
Un corps que je n’entretenais pas.
De la créativité que je n’exploitais pas.
Et je m’en voulais terriblement de me contenter de cette médiocrité.
A travers mes formations et en thérapie personnelle j’ai travaillé sur l’acceptation de soi, qui passe tout d’abord par la reconnaissance de là où on est, sans jugement.
“Oui, pour l’instant je me trouve égoïste, dépendante, chiante etc et c’est ok.”
Le plus dur n’étant pas de voir les choses en face, mais de ne pas se culpabiliser d’être ainsi.
Et au bout d’un moment ça a payé, j’ai senti que j’en avais fait le tour et que j’aspirais à autre chose.
J’en ai eu marre de ne pas honorer mes rêves, de me faire petite et silencieuse pour ne pas déranger les autres et j’ai décidé de me choisir moi, radicalement.
Ce choix n’a même pas été difficile, il s’est imposé. Comme s’il n’y avait même pas de choix possible en fait.
En quelques mois ça a été un changement de vie total, j’ai quitté mon conjoint, ma maison puis mon pays et ma famille et suis partie pour une durée indéterminée.
Avant le grand départ, grand moment de flottement!
C’était comme si tous les possibles étaient ouverts.
Face à moi le vide : rien n’était inscrit, aucun chemin n’était tracé.
J’avais la liberté totale d’organiser ce que je voulais.
C’était une sensation vertigineuse et grisante car j’étais face à moi même et mes aspirations : “ok maintenant que tu as fait table rase, comment choisis tu de redistribuer les cartes?”.
Arrivée à l’aéroport de Bangkok en Thaïlande le 21 mars 2018, la première étape du voyage, je me suis sentie libre et forte, je débarquais seule sur un continent que je n’avais jamais exploré, sac au dos et sans plans.
Et une fois dans ma chambre d’hôtel j’ai été envahie d’une grande joie et d’un profond respect envers moi même “I am doing it !!!!”J’ai mis une de mes playlist et j’ai dansé toute seule comme une folle, l’éclate totale!
Notamment sur :
Me, Myself & I – G-Easy
Solo Dance – Martin Jensen
Le premier jour du reste de ta vie – Etienne Daho
Sur ma route – Black M
Tout ça pour vous partager qu’aujourd’hui, un peu plus de deux ans après avoir entrepris ce voyage ma relation à moi même a totalement changé.
Je m’aime vraiment, j’ai une profonde estime pour moi et me sens pleinement vivante.
Bon ce n’est pas encore l’amour inconditionnel en toutes circonstances, il y a des parts de moi que j’ai plus de mal à accepter, des choses sur lesquelles je bloque et des jours où j’envoie balader tout ça pour me vautrer dans la comparaison et la culpabilisation ! Mais même quand cela arrive une part de moi reste très détachée et accompagne la descente avec confiance et compassion.
L’amour de soi se travaille.
Il peut être renforcé en faisant confiance à son intuition, son ressenti et ses capacités.
En arrêtant de prétendre et en s’acceptant là où on est.
En faisant preuve de compassion envers soi même.
Ça demande du temps et de la patience mais qu’est ce que ça en vaut la peine!
Si vous êtes dans une situation similaire à moi il y a quelques années, j’espère que ce texte vous aura donné quelques clés pour évoluer vers plus d’amour de vous même, ou au moins la confiance que cela est possible.
N’hésitez pas à commenter en racontant votre relation à l’amour de soi et à partager!
Ps : un autre petite anecdote!
Quand j’étais ado j’ai regardé The Secret de Rhonda Byrne, le fameux film documentaire sur la loi d’attraction. A un moment on voit Bob Proctor, un des intervenants, prendre sa main et se l’embrasser en disant qu’il s’aime tellement qu’il pourrait se faire des bisous!
A l’époque j’étais choquée de cet homme arrogant qui appuyait là où ça faisait mal chez moi. Mais maintenant je comprends vraiment qu’on puisse créer cette relation de profond respect et d’amour envers soi, je suis la première à me bisouter et me faire des câlins!
Vous devriez essayer 😉