Ce mois ci quelques jours avant mes règles, j’ai pris une décision : celles là je ne les laisserai pas se perdre ! Et je les ai attendues avec impatience.
J’utilisais déjà mon sang mélangé à de l’eau pour arroser mes plantes car il contient tellement de minéraux, vitamines et fer que ça en fait un engrais naturel très efficace, mais j’avais encore des résistances pour moi même. L’image du sang comme quelque chose de violent, des croyances autour de la propreté, la peur d’être bizarre…
Du coup j’ai décidé de sauter radicalement le pas, d’accepter ce sang de vie qui coule entre mes jambes tous les mois sans le cacher.
Le jour J, ou plutôt R, je m’en suis tartiné le visage, j’en ai mis sur mes cicatrices et l’ai même goûté !
En général le premier jour de mon cycle je me sens faible, j’ai envie de rester allongée, parfois mal au ventre. Mais en voyant cette peinture de guerre sur mon visage, j’ai senti une grande puissance m’envahir : cela ne représente pas le sang d’ennemis vaincus par la violence, mais plutôt la victoire écrasante sur mes propres conditionnements par l’acceptation de mon essence !
Je suis une femme et je saigne tous les mois car en moi se crée la Vie.
J’ai puisé au plus profond de mon ventre, utilisant ce sang pour panser mes cicatrices au sens littéral comme figuré. Je me suis redressée : plus de douleur ni de sensation de fatigue pendant les quelques heures où je l’ai eu sur mon visage.
Pas étonnant que l’on ait instillé la honte autour de ce puis-sang liquide, c’était le moyen le plus efficace de nous couper de nous, de nous rendre faibles et dans le besoin.
D’ailleurs quelques minutes après l’avoir retiré, la lourdeur est revenue… incroyable.
Il y a encore du chemin pour que j’accepte et revendique mon sang complètement : j’ai des résistances à publier cet article, la peur que certain/es partent en courant, me jugent, que ma famille tombe dessus…
Mais c’est tellement important que que tant pis pour mon petit ego, il faut que les femmes sachent.
Votre corps est un temple, votre yoni son autel, et votre sang est sacré.
Il est la Vie même, non pas sacrifiée mais offerte chaque mois sur cet autel, pour vous rappeler votre puissance et votre essence créatrice.
Si ce texte vous fait réagir c’est qu’il met en lumière les croyances et conditionnements dont vous avez hérité. Si vous voulez explorer ceux ci plus profondément voici une liste de quelques questions et pistes de réflexion :
- Vous rappelez vous de vos premières règles ? Saviez vous ce que c’était ? Comment vous êtes vous sentie ?
- Quel a été l’accueil de votre mère, père, famille ? Est ce qu’on parlait des règles à la maison ? Si oui en quels termes ?
- Comment vivez vous le moment de vos règles aujourd’hui ? Comment vous sentez vous ? Faites vous de la place à cette énergie particulière?
- Quel est votre rapport à votre sang ? Dégoût, admiration, honte, appréciation…?
- Est ce quelque chose dont vous parlez librement avec vos proches ? Ami/es, partenaire, famille ?
- Si vous avez des filles, est ce quelque chose dont vous leur parlez ? En quels termes ? Comment avez vous / souhaitez vous accueillir leurs premières règles ?
N’hésitez pas à partager vos réactions en commentaire, avec bienveillance 🙂