Le 28 décembre 2019 j’ai coupé mes cheveux.
D’un peu plus long que mes épaules je suis passée à 3cm à l’endroit le plus long. Un changement comme je n’en avais jamais fait de ma vie !
Pourquoi ?
Les cheveux contiennent toute notre histoire, certaines personnes sont capables de “lire” les évènements de notre vie en les observant. D’ailleurs les femmes aiment changer de coupe pour marquer un événement particulier : fin d’une relation amoureuse, début d’un job…
Ce geste permet d’ancrer la nouveauté au niveau corporel, la rendre tangible, réelle.
Donc en cette fin et début de cycle j’avais envie de laisser beaucoup de choses derrière moi, besoin d’un geste significatif qui couperait avec mes anciens schémas, conditionnements et habitudes, envie de challenger l’image que j’avais de la féminité et de la beauté.
Et devinez quoi ? Je suis super challengée !
L’image que j’ai de moi même, mes repères, mon identité, la façon dont j’approche les autres… tout est remis en question. C’est assez dingue de voir que quelque chose d’aussi superficiel et non essentiel que les cheveux (ce n’est pas comme si j’avais perdu un membre, ça repousse !) m’atteint aussi profondément.
Bien que la plupart les gens autour de moi trouve que ça me va bien et soit agréablement surpris du résultat, deux jours après la coupe, un homme m’a demandé si j’étais une femme… Et bim !
Je me cherche dans les anciens repères que j’avais de moi même et ne me retrouve pas : j’ai du mal à me sentir attirante, féminine, sensuelle, je me vois comme un petit garçon avec un visage féminin.
J’ai l’impression de devoir me justifier pour ce geste, de compenser ma “non féminité” par le fait de porter plus de maquillage, de bijoux, de devoir me racheter auprès de mon partenaire en lui faisant plus de câlins pour qu’il m’excuse de ressembler moins à une femme…
Le fait de ne pas me sentir jolie me renvoie sans arrêt à la façon dont j’entre en contact avec les autres car la séduction est mon mode d’approche par défaut depuis l’enfance. Du coup je suis complètement perdue : si je ne crée pas le contact par ce biais, par lequel ? Simplement en étant moi même ?? Impossible ça ne marchera jamais ! Ça touche à ma peur profonde de ne pas être aimée et acceptée telle que je suis.
Mais petit à petit je lâche prise sur le besoin de plaire et cela dépasse mes cheveux : moins de pression sur les parties de mon corps qui ne sont “pas comme je voudrais”, j’ose plus exprimer mes opinions et désaccords, je suis moins en représentation, plus authentique.
Le paragraphe ci dessus a été écrit le 2 janvier, quelques jours après la coupe, et celui qui suit le 10 février :
Un matin à peu près deux semaines après mon passage chez le coiffeur, je me suis regardée dans le miroir et me suis sentie belle à nouveau pour la première fois. Ce jour là plusieurs personnes m’ont renvoyé cette image positive en me disant que ça m’allait très bien, que je rayonnais… J’ai mesuré à quel point la façon dont je me vois influence la façon dont me voit l’extérieur.
Depuis j’ai fait la paix avec mes cheveux, je sais qu’ils ne détiennent pas les clés de ma féminité ou de ma beauté mais que c’est mon regard qui a cette puissance et ça, c’est quelque chose qui ne peut pas m’être retiré.
Il y a évidemment des jours où je me sens moins bien et où je n’ai pas un regard positif, mais je sais que j’ai le choix de changer les “lunettes” que je porte si je le souhaite.
Qu’est ce que je retire de cette expérience ?
- plus de liberté d’être qui je suis pleinement
- l’expérience de mon regard comme la clé de mon acceptation
- plus d’authenticité dans mon rapport aux autres
- prise de recul sur les inquiétudes de mon petit ego (être aimée, acceptée, coller aux critères de beauté, ne pas me faire remarquer…)
Et qu’est ce que j’ai fait de mes cheveux ?
J’ai rendu à la nature dans une forêt la majeure partie, pour que les oiseaux puissent les récupérer et en faire leurs nids, une belle façon selon moi de recycler ce que mon corps a mis tant d’années à produire.
J’ai emporté une mêche en Inde, là où je me trouve actuellement, et l’ai brûlée lors d’un rituel pour laisser consciemment partir toutes les émotions réprimées de ces 10 dernières années, les conditionnements et traumas inscrits dans mes cellules autour de la féminité… puissant.
Et vous, qu’est ce qui vous ferait sortir de votre zone de confort et vous permettrait de prendre du recul sur vos comportements habituels ?
Sans besoin d’aller dans extrêmes, vous pouvez trouver des petites choses à faire au quotidien pour vous pousser à étendre votre zone de confort et gagner en liberté intérieure.
N’hésitez pas à commenter en vous lançant un défi dans ce sens, à parler de vos expériences similaires et ce que ça vous a apporté, et à partager cet article s’il vous a touché 🙂